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En quoi la droite et l’extrême droite sont des menaces pour le féminisme ?
Le féminisme, en tant que mouvement visant à établir l’égalité des genres, se heurte souvent aux idéologies et politiques de la droite et de l’extrême droite. Cet article explore les différentes façons dont ces courants politiques peuvent représenter des obstacles significatifs à l’avancement des droits des femmes. En quoi la droite et l’extrême droite sont des menaces pour le féminisme ?
Valeurs traditionnelles
Les partis de droite et d’extrême droite promeuvent fréquemment des valeurs familiales traditionnelles, valorisant des rôles de genre bien définis. Cela peut limiter les progrès vers l’égalité en renforçant les stéréotypes sexistes. En particulier, ces partis peuvent défendre l’idée que la place des femmes est principalement à la maison. Cela réduit les opportunités pour les femmes de s’épanouir dans des carrières professionnelles. Par exemple, le RN propose des mesures comme la création d’un salaire maternel. De plus, certains de ses élus veulent parfois couper les subventions au Planning familial. “C’est une vision où les femmes sont avant tout des mères, leur rôle principal et leur utilité pour la société”, critique Anne-Cécile Mailfert, Fondatrice de la Fondation des femmes, ancienne Porte-parole d’Osez le féminisme. (RMC)
Droits des LGBTQ+
Les positions conservatrices sur les droits des LGBTQ+ affectent les femmes, en particulier les lesbiennes, les bisexuelles et les non-cisgenres. En s’opposant à l’égalité des droits pour ces groupes, la droite contribue à maintenir des structures patriarcales et sexistes.
À titre d’exemple de violence envers les personnes trans, les Républicains et le Rassemblement national souhaitent interdire les traitements de transition pour les enfants transgenres. Leur principal argument concerne la protection des enfants. Les adolescents transgenres ou non-binaires sont pourtant beaucoup plus à risque de pensées suicidaires ou de tentatives de suicide. Plus de la moitié des adolescents transgenres ont sérieusement envisagé le suicide dans l’année précédant l’enquête. Ils sont aussi 5 fois plus susceptibles de penser au suicide et 7,6 fois plus susceptibles de tenter de se suicider que leurs pairs cisgenres. (Radio Canada)
Droits reproductifs
Les partis de droite et d’extrême droite adoptent souvent des politiques restrictives concernant l’avortement. Ils cherchent à en limiter l’accès ou même à l’interdire, ce qui porte atteinte aux droits reproductifs des femmes. Des exemples récents incluent des tentatives législatives pour restreindre l’avortement aux États-Unis et en Pologne. Ces partis s’opposent également à un accès facile et universel à la contraception. Cela réduit ainsi le contrôle des femmes sur leur propre corps et leur santé.
L’eurodéputé du Rassemblement National, Nicolas Bay, justifie son opposition à la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes en invoquant la “protection des droits de l’enfant”. Il critique la création de situations où un enfant n’aurait pas de père dès le début de sa vie. En effet, il estime que les enfants ont le droit d’avoir un père et une mère pour leur développement. Marine Le Pen partage cette position, réservant la PMA aux couples infertiles et s’opposant à l’ouverture générale de cette pratique. (Public Sénat)
Inégalités salariales
En favorisant la dérégulation et la réduction des protections du travail, ces partis peuvent exacerber les inégalités salariales et les conditions de travail précaires, impactant davantage les femmes. Une politique économique favorisant les entreprises sans se soucier des impacts sociaux peut mener à des environnements de travail moins favorables pour les femmes. Le Rassemblement National montre un désintérêt évident pour l’égalité salariale. En choisissant de ne pas participer au vote de la loi Rixain sur l’égalité salariale en décembre 2021, et en votant contre la loi visant à renforcer l’accès des femmes aux responsabilités dans la fonction publique en juillet 2023. À l’échelle européenne, le RN a également rejeté le salaire minimum européen en 2022. Aussi, il s’est abstenu sur la directive européenne pour la transparence et l’égalité des rémunérations en mai 2023, montrant ainsi une opposition claire aux droits économiques des femmes. (Basta Media)
Violence contre les femmes
La droite peut être moins encline à adopter des lois strictes contre la violence domestique et les agressions sexuelles… Et moins susceptibles de financer des programmes de soutien aux victimes. On se rappelle notamment d’un élu RN qui a osé qualifier les violences domestiques de troubles du voisinage. Rien que ça. Alors qu’à fin juin 2024, nous en sommes déjà à au moins 67 féminicides et 40 enfants orphelins.
Discours politique
L’extrême droite adopte un discours anti-féministe qui diabolise le féminisme comme une menace pour les valeurs traditionnelles et familiales, exacerbant les attitudes sexistes et entravant l’avancement vers l’égalité des genres. On se souvient par exemple de Marine Le Pen qui se disait féministe tout en diabolisant un “néoféminisme”.
Ses politiques nationalistes et identitaires marginalisent les femmes issues de minorités ethniques et religieuses, intensifiant les discriminations basées sur le genre, l’origine et la religion. Les alliances avec des groupes conservateurs et religieux renforcent des politiques restrictives sur les droits des femmes, influençant les décisions politiques et législatives et pouvant mener à des lois limitant les droits reproductifs et l’égalité des genres.
Un vocabulaire spécifique
La droite et l’extrême droite utilisent souvent un vocabulaire spécifique pour diaboliser le féminisme, notamment en le qualifiant de :
“Féminazisme” : Ce terme est une contraction de “féminisme” et “nazisme”, utilisé de manière péjorative pour dépeindre les féministes comme des extrémistes totalitaires cherchant à imposer leur vision à tout prix. Cocasse pour un parti fondé par des SS non? 😉
“Néoféminisme”, “Féminisme 2.0” : Employé pour critiquer les nouveaux aspects ou les évolutions récentes du féminisme, souvent perçus comme excessifs, radicaux ou contraires aux valeurs traditionnelles.
Conclusion
La droite représente des obstacles majeurs pour le féminisme à travers leurs politiques qui réduisent l’égalité des genres à travers plusieurs fronts. Leur promotion des valeurs traditionnelles et leur opposition aux droits reproductifs et économiques des femmes et personnes LGBTQIA+ contribuent à perpétuer les inégalités et les discriminations basées sur le genre. En diabolisant le féminisme et en renforçant les stéréotypes sexistes, ces courants politiques rendent plus difficile la réalisation d’une société égalitaire où chaque individu, indépendamment de son genre ou de son origine, peut pleinement s’épanouir et contribuer.
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