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Qu’est-ce que le féminisme?

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Le féminisme fait énormément parler en ce moment, et surtout depuis le mouvement #MeToo de fin 2017. Et comme tout sujet qui anime les débats les plus houleux, il y a trois groupes de personnes. Celles qui savent, celles qui sont indifférentes, et les autres qui pensent savoir et répandent n’importe quoi.

Voici ce qui est, je pense, l’article le plus important de tout ce blog. C’est celui qui pose les bases sur ce qu’est le féminisme, ses principaux mouvements et ses vagues. Étant donné qu’il y a énormément de choses à dire, j’essayerai d’être concise. J’ai prévu de faire d’autres articles plus détaillés sur des notions en particulier. Là, on pose les bases, sans pression.

Quelles ont été les vagues féministes, quels sont ses différentes branches? C’est l’occasion de remettre les points sur les i une bonne fois pour toutes sur ce mouvement vivement critiqué. Bonne lecture! Si tu as des questions à poser ou des suggestions à apporter, l’espace commentaires te permettra de t’exprimer.

Définition

Le féminisme est un ensemble d’idées et de mouvements sociaux ayant pour but d’émancipation des femmes et l’extension de leurs droits et privilèges afin d’être égales aux hommes des points de vue professionnel, politique, économique et juridique. Le féminisme inclut toutes les femmes, quelles que soient leurs spécificités. Il vise globalement à sortir du patriarcat, et par extension, à casser les codes de la masculinité toxique dont sont victimes les hommes.

On est donc à des années-lumière de l’idée populaire selon laquelle le féminisme est un mouvement de haine envers les hommes.

Alors oui, dans les textes français, les femmes sont théoriquement égales aux hommes. Mais dans la pratique, c’est une toute autre histoire.

Vagues

Si on devait résumer l’histoire du féminisme en trois points, on pourrait parler de trois vagues principales. Ces différentes phases de l’histoire du féminisme ont été définies la première fois en 1920 aux USA par Elizabeth Sarah dans son essai Reassessments of First Wave.

La première vague (fin 19e jusqu’à la moitié du 20e siècle)

La première vague féministe a eu pour principale lutte le droit de vote pour les femmes, ainsi que l’égalisation de leur statut juridique avec celui des hommes. On se souvient notamment du mouvement des suffragettes apparu en 1903 en Grande-Bretagne par Emmeline Pankhurst. Le féminisme de cette époque était plutôt essentialiste. Une minorité de militantes voulaient renverser les codes de la forme réduite à son rôle au foyer, en plus de la lutte principale pour le droit de vote.

La deuxième vague (période des 30 glorieuses, de 1945 à 1975)

Après la première guerre mondiale, pas mal de choses ont commencé à changer pour les femmes. Elles entrent petit à petit dans le marché du travail et à l’université, ce qui leur donne un début d’autonomie financière. Elles bénéficient des débuts de la contraception grâce à la pilule. Aussi, grâce à la loi Veil, elles ont droit à l’avortement avec la méthode Karman, qui est une méthode par aspiration. Ça remplace les anciennes techniques barbares et dangereuses de l’avortement clandestin au cintre.

Le but principal de cette vague est de mettre en lumière la domination des hommes sur les femmes.

Les femmes commencent à prendre conscience des inégalités qu’elles subissent et vont du côté du féminisme radical, qui est un mouvement plutôt soutenu par les personnes des classes aisées. Les femmes des classes plus populaires étaient encore sous l’influence du catholicisme et du parti communiste français.

Un nouveau mouvement féministe émerge dans les années 70 qui estime que les hommes et les femmes ne peuvent être égaux. Son objectif est de renverser le patriarcat pour mettre en place de nouveaux rapports entre les deux genres. Le Mouvement de Libération des Femmes (MLF) et le féminisme radical se divisent en plusieurs courants féministes.

la Troisième vague (à partir des années 80)

La troisième vague est très différente des deux précédentes. Cette vague est portée par des militantes issues de groupes minoritaires (femmes racisées, lesbiennes, travailleuses du sexe…), et fait apparaître la notion d’intersectionnalité. De nombreuses femmes ne se reconnaissaient pas dans les deux vagues précédentes, qui étaient des mouvements unifiés. Cette troisième vague se présente plutôt comme un ensemble de gestes individuels, tant artistiques que politiques. Cette vague est vivement critiquée à cause de son manque d’unité entre les femmes. Selon certaines personnes, cette vague diviserait les femmes, en mettant de côté le principe de la sororité.

Et en même temps, cette vague ne peut pas être comme les précédentes. De nombreuses femmes issus de milieux très différents prennent enfin la parole, et le contexte de vie est très différent du temps des vagues précédentes.

Courants principaux

Il n’existe pas un féminisme, mais une multitude de courants de pensée sur le sujet. Je vais te parler brièvement des 5 courants principaux du féminisme dans cet article, bien qu’il en existe d’autres. Par la suite, chaque courant aura un article dédié sur son histoire, ses personnalités phares et ses enjeux.

Différentialiste

Selon ce courant de pensée, les femmes et les hommes ne sont pas égaux de par leur biologie. Les femmes, grâce à leur capacité de mettre au monde de nouveaux humains, ont des qualités particulières comme l’empathie, la protection, le soin. Dans ce féminisme, le but n’est pas que les femmes deviennent égales aux hommes. Il vise plutôt que leurs capacités relatives à leur biologie soient mises en avant.

Universaliste

Le féminisme universaliste défend les intérêts individuels et collectifs des femmes avant les intérêts de la communauté. Dans ces intérêts figurent l’égalité de droits entre hommes et femmes, l’égalité salariale, la liberté de disposer de son corps, d’accès aux mêmes postes. Ce féminisme est pour la laïcité, considérant que les religions monothéistes sont patriarcales, considèrent le voile comme objet de soumission. et veulent l’interdire en Europe. Les universalistes ont aussi une position abolitionniste, défavorable au travail du sexe.

Intersectionnel

Le féminisme intersectionnel est celui de la convergence des luttes. Il prend en compte absolument toutes les femmes et les discriminations qu’elles peuvent subir en plus du sexisme: validisme, âgisme, racisme, classicisme, discrimination envers les religions, transphobie… cette liste n’est pas exhaustive.

Pro-sexe

Le féminisme pro-sexe voit en la sexualité un domaine qui doit être investi par les minorités sexuelles. Le corps, le plaisir et le travail sexuel sont des sujets politiques qui s’opposent à l’abolitionnisme et au prohibitionnisme des féminismes radicaux et universalistes.

Pop

Le féminisme pop est un féminisme de masse selon lequel tout est bon pour marquer les esprits. Musique, mode, télévision, réseaux sociaux: c’est en faisant du féminisme quelque chose de populaire qu’il deviendra normalisé. Les convictions sont affirmées autrement que par du militantisme subversif ou agressif. Ce courant rejette le côté féminin sacré du féminisme différentialiste, et considère que le féminisme concerne tout le monde, et que même les hommes peuvent être féministes.

Sources: https://wikirouge.net/Vagues_du_féminisme, https://www.cnrtl.fr/definition/féminisme, Wikipédia, Elle, Le String Magazine

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